Devenir compositeur. Être musicien
Sollicité dans le monde entier, le compositeur anglais Thomas Adès associe un fascinant pouvoir de séduction à une écriture virtuose. Personnalité atypique de la création musicale, ce surdoué né en 1971 se révèle aussi mystérieux que provocateur. Pianiste et chef d’orchestre reconnu, il est également directeur artistique du festival d’Aldeburgh créé par Benjamin Britten. Hélène Cao retrace l’évolution fulgurante de l’artiste et met au jour les caractéristiques de son style. Thomas Adès le voyageurconstitue le premier ouvrage consacré à cette figure majeure de la vie musicale d’aujourd’hui.
Thomas Adès, compositeur né en 1971 : que peut le musicologue, plus habitué à réaliser des bilans ? La liste des œuvres ira en croissant et le langage connaîtra peut-être de sérieuses mutations. Le musicien britannique invite néanmoins à écarter ces réticences, puisqu’il est déjà l’auteur d’une trentaine de partitions qui embrassent tous les genres, dont le style et le langage se reconnaissent immédiatement. Certes, il n’est pas seul de sa génération à posséder un tel catalogue : l’Allemand Matthias Pintscher (né lui aussi en 1971) et le Français Bruno Mantovani (né en 1974) – pour ne citer qu’eux – se montrent encore plus prolifiques. Mais lui seul a atteint une telle notoriété internationale. Par ailleurs, il est également pianiste, chef d’orchestre et directeur artistique du festival d’Aldeburgh depuis 1999. Une pluralité de compétences que partagent d’autres compositeurs. Ce qui est moins fréquent, c’est de mener en permanence ces activités de front.
Écrire un livre sur Thomas Adès, c’est aussi se livrer à un jeu de piste. Les renseignements biographiques sont tout aussi succincts que les propos du compositeur, lequel n’accorde une interview et ne commente ses partitions qu’exceptionnellement. Il accepte cependant de dévoiler quelques aspects de sa musique si son interlocuteur lui présente le résultat d’investigations fondées sur une analyse approfondie : il préfère découvrir un point de vue qui jettera sur son œuvre un éclairage inattendu et l’incitera à réfléchir à sa propre création.
Cette attitude va de pair avec un refus de s’exprimer publiquement sur des sujets politiques ou sociaux, auxquels il n’est pourtant pas indifférent. Mais selon lui, la musique ne saurait infléchir le fonctionnement d’une société et défendre une quelconque idéologie. Elle doit se suffire à elle-même, credo formulé dès 1994 : « Les œuvres transportent dans un autre monde possible mais conservent leurs secrets. La musique doit être inouïe ; elle doit être inutile, si tant est qu’elle possède une utilité. »
Alvin Lucier, Matthieu Saladin
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Editeur : éditions MF
Collection : Paroles
Publication : 30 mars 2007
Edition : 1ère édition
Intérieur : Noir & blanc
Support(s) : Livre papier
Poids (en grammes) : 200
Langue(s) : Français
EAN13 Livre papier : 9782915794205