Compositrices, l'égalité en acte dans la Revue de musicologie (2020, n°1)

Beau et détaillé compte-rendu de Catherine Deutsch dont vous pouvez lire un extrait ci-dessous :

L’ouvrage se présente avant tout comme un formidable outil pour les interprètes et les programmateurs et programmatrices de musique contemporaine souhaitant jouer ou faire jouer des œuvres de femmes. Les chapitres, trop nombreux pour être décrits ici individuellement, sont organisés en deux grandes sections. La première, « Penser l’égalité », regroupe quatorze contributions théoriques traitant de la présence et de l’absence des femmes sur la scène musicale française et dans l’histoire de la musique. La seconde, « Les compositrices à l’œuvre », présente cinquante-trois portraits de compositrices contemporaines. Il s’agit dans tous les cas de musiciennes actives en France et vivantes au moment de la parution du livre (Françoise Barrière est décédée juste après). Plusieurs générations s’y retrouvent, de Betsy Jolas (née en 1926) à Camille Pépin (née en 1990). Même si toutes les esthétiques sont représentées, on note une forte présence de la musique électroacoustique. Alors que la technologie s’est historiquement construite comme une compétence masculine, dans le domaine musical, elle a longtemps permis à des femmes d’entendre leur musique au studio sans devoir recourir à d’autres forces que les leurs, raison pour laquelle elles ont très largement investi ce médium de création.

Les portraits de compositrices, réalisés par des musicologues, journalistes, critiques, mais aussi par des personnalités issues d’autres univers intellectuels, évitent l’écueil de la notice biographique et du catalogue d’œuvres. Rédigés en collaboration avec les compositrices, il s’agit au contraire de vrais regards posés sur l’esthétique et les trajectoires de vie de ces femmes. Chacun de ces courts portraits de 4 pages est illustré par un visuel (partition, tableau, photo), qui ouvre une fenêtre sur l’imaginaire des compositrices – voir l’évocateur « C’est là que je suis née (Alexandrie, Égypte) » choisi par Michèle Reverdy, p. 372.

Au-delà de leur valeur documentaire, ces textes sont aussi intéressants pour ce qu’ils ne disent pas. Comme le précise Marcel-Berlioz dans son introduction, peu de compositrices ont souhaité aborder la question des inégalités entre les femmes et les hommes dans les professions musicales. L’écart est donc criant avec les constats établis dans la partie théorique (4,9 % de femmes dans la programmation de l’Ensemble intercontemporain en 2018, 6,4 % au festival Présence, voir l’article de Claire Fonvielle et Hyacinthe Ravet, p. 112-113). On salue la volonté des éditeurs et de l’éditrice du volume de ne pas avoir éludé cette réalité et d’avoir consacré un bon tiers du livre à remettre ces récits de vie dans un plus large contexte politique et social.

Beau et détaillé compte-rendu de Catherine Deutsch dont vous pouvez lire un extrait ci-dessous :

L’ouvrage se présente avant tout comme un formidable outil pour les interprètes et les programmateurs et programmatrices de musique contemporaine souhaitant jouer ou faire jouer des œuvres de femmes. Les chapitres, trop nombreux pour être décrits ici individuellement, sont organisés en deux grandes sections. La première, « Penser l’égalité », regroupe quatorze contributions théoriques traitant de la présence et de l’absence des femmes sur la scène musicale française et dans l’histoire de la musique. La seconde, « Les compositrices à l’œuvre », présente cinquante-trois portraits de compositrices contemporaines. Il s’agit dans tous les cas de musiciennes actives en France et vivantes au moment de la parution du livre (Françoise Barrière est décédée juste après). Plusieurs générations s’y retrouvent, de Betsy Jolas (née en 1926) à Camille Pépin (née en 1990). Même si toutes les esthétiques sont représentées, on note une forte présence de la musique électroacoustique. Alors que la technologie s’est historiquement construite comme une compétence masculine, dans le domaine musical, elle a longtemps permis à des femmes d’entendre leur musique au studio sans devoir recourir à d’autres forces que les leurs, raison pour laquelle elles ont très largement investi ce médium de création.

Les portraits de compositrices, réalisés par des musicologues, journalistes, critiques, mais aussi par des personnalités issues d’autres univers intellectuels, évitent l’écueil de la notice biographique et du catalogue d’œuvres. Rédigés en collaboration avec les compositrices, il s’agit au contraire de vrais regards posés sur l’esthétique et les trajectoires de vie de ces femmes. Chacun de ces courts portraits de 4 pages est illustré par un visuel (partition, tableau, photo), qui ouvre une fenêtre sur l’imaginaire des compositrices – voir l’évocateur « C’est là que je suis née (Alexandrie, Égypte) » choisi par Michèle Reverdy, p. 372.

Au-delà de leur valeur documentaire, ces textes sont aussi intéressants pour ce qu’ils ne disent pas. Comme le précise Marcel-Berlioz dans son introduction, peu de compositrices ont souhaité aborder la question des inégalités entre les femmes et les hommes dans les professions musicales. L’écart est donc criant avec les constats établis dans la partie théorique (4,9 % de femmes dans la programmation de l’Ensemble intercontemporain en 2018, 6,4 % au festival Présence, voir l’article de Claire Fonvielle et Hyacinthe Ravet, p. 112-113). On salue la volonté des éditeurs et de l’éditrice du volume de ne pas avoir éludé cette réalité et d’avoir consacré un bon tiers du livre à remettre ces récits de vie dans un plus large contexte politique et social.

Beau et détaillé compte-rendu de Catherine Deutsch dont vous pouvez lire un extrait ci-dessous :

L’ouvrage se présente avant tout comme un formidable outil pour les interprètes et les programmateurs et programmatrices de musique contemporaine souhaitant jouer ou faire jouer des œuvres de femmes. Les chapitres, trop nombreux pour être décrits ici individuellement, sont organisés en deux grandes sections. La première, « Penser l’égalité », regroupe quatorze contributions théoriques traitant de la présence et de l’absence des femmes sur la scène musicale française et dans l’histoire de la musique. La seconde, « Les compositrices à l’œuvre », présente cinquante-trois portraits de compositrices contemporaines. Il s’agit dans tous les cas de musiciennes actives en France et vivantes au moment de la parution du livre (Françoise Barrière est décédée juste après). Plusieurs générations s’y retrouvent, de Betsy Jolas (née en 1926) à Camille Pépin (née en 1990). Même si toutes les esthétiques sont représentées, on note une forte présence de la musique électroacoustique. Alors que la technologie s’est historiquement construite comme une compétence masculine, dans le domaine musical, elle a longtemps permis à des femmes d’entendre leur musique au studio sans devoir recourir à d’autres forces que les leurs, raison pour laquelle elles ont très largement investi ce médium de création.

Les portraits de compositrices, réalisés par des musicologues, journalistes, critiques, mais aussi par des personnalités issues d’autres univers intellectuels, évitent l’écueil de la notice biographique et du catalogue d’œuvres. Rédigés en collaboration avec les compositrices, il s’agit au contraire de vrais regards posés sur l’esthétique et les trajectoires de vie de ces femmes. Chacun de ces courts portraits de 4 pages est illustré par un visuel (partition, tableau, photo), qui ouvre une fenêtre sur l’imaginaire des compositrices – voir l’évocateur « C’est là que je suis née (Alexandrie, Égypte) » choisi par Michèle Reverdy, p. 372.

Au-delà de leur valeur documentaire, ces textes sont aussi intéressants pour ce qu’ils ne disent pas. Comme le précise Marcel-Berlioz dans son introduction, peu de compositrices ont souhaité aborder la question des inégalités entre les femmes et les hommes dans les professions musicales. L’écart est donc criant avec les constats établis dans la partie théorique (4,9 % de femmes dans la programmation de l’Ensemble intercontemporain en 2018, 6,4 % au festival Présence, voir l’article de Claire Fonvielle et Hyacinthe Ravet, p. 112-113). On salue la volonté des éditeurs et de l’éditrice du volume de ne pas avoir éludé cette réalité et d’avoir consacré un bon tiers du livre à remettre ces récits de vie dans un plus large contexte politique et social.

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